dimanche 24 juin 2007

No turn back

Derniers jours, dernières visites, dernières soirées… eh oui, le temps des au revoir est bel et bien là mêlant un sentiment de « profitons à fond sans limites des derniers instants» à une impression de « snif, déjà la fin ! ».

Quand je suis arrivé ici, il y a six mois, la première photo que j’ai prise avec feu mon appareil photo (celui qui aime bien faire du kayak à contre courant) était celle d’une canette de thé glacé au chrysanthème. A peine débarqué de l’avion, l’un de mes premiers contacts avec Singapour c’était ça, acheter du thé au chrysanthème juste à côté d’une entreprise de pompes funèbres…la classe ! A l’heure de repartir de Singapour, la dernière photo que j’ai prise avec feu mon 2nd appareil photo (celui qui aime bien faire des châteaux de sable) était celle d’une île perdue qu’on voit s’éloigner au loin derrière le bateau qui nous ramène de Redang, c’était il y a trois semaines...mais ce n’était pas mon dernier contact avec Singapour (disons, seulement le dernier contact de mon appareil avec Singapour) et depuis il y en a eu des photos plus ou moins compromettantes de soirées plus ou plus arrosées…
Hier pour finir en beauté on a fait le Mac Ritchie Reservoir. Au milieu de Singapour, c’est une gigantesque réserve naturelle avec étendue d’eau, jungle, sentiers pédestres… On n’y allait pas pour marcher (quand il fait 28° et très moite, il y a un côté masochiste à vouloir marcher dans la jungle). Non, once again on y allait pour cocher! Et on a pas été déçu du voyage… au bout du treck on a traversé un pont suspendu de 250m, s’élevant à 25m au dessus de la forêt. Belle façon de dire au revoir à Singapour… quand on met son pied sur le pont, on trouve cette pancarte « One way, no turn back ».


Quand j’irai pour la dernière fois à Changi airport ce soir, ce sera same same… cette fois ce sera bien one way, no turn back… (enfin si, un jour j’espère!)

mercredi 20 juin 2007

Beaux Regards de Safari

Mes années de prépa à Lyon ont sans doute été celles où j’ai le plus appris sur la faune qui peuple notre belle terre. Non, je n’emploie pas faune ici au sens figuré pour désigner certains professeurs poussiéreux ou autres hiboux de bibliothèque que l’on s’imagine rencontrer en Khâgne… (et pourtant le bestiaire pourrait être fourni !). Il se trouve que le lycée du Parc, comme son nom l’indique, est situé presque dans le parc de la Tête d’Or et toutes les occasions étaient bonnes pour aller saluer les girafes, voir si les biches étaient enceintes ou si les jeunes étudiants à qui on a interdit les comportements pré-copulatoires dans les murs du lycée, venaient se reproduire sur les pelouses verdoyantes. Bref, des animaux tropicaux dans ma vie, j’en ai cochés aussi, et plutôt deux fois qu’une…et maintenant les zoos… très peu pour moi !

Mais dimanche soir, c’était différent…j’ai vu des flying squirrels (écureils volants), j’ai vu des hyènes qui sentent le pop-corn, j’ai vu des sentiers qui montent mais qui ne redescendent jamais (comme quoi la nature peut tromper) et tout ça… de nuit ! C’est la magie du Night Safari de Singapore. Le nom est poétique, on se croit déjà dans un bouquin de Kessel, auprès du Belmondo de L’Itinéraire d’un enfant gâté ou en road trip au Kenya. On est en fait en plein cœur de l’Ile Etat dans un petit train bourré de touristes sur des petites routes goudronnées et l’on s’émerveille (ou pas) quand on croit apercevoir dans le noir une girafe naine, un tigre autiste ou le plus petit cervidé du monde (en fait, un daim qui pourrait être mangé par un rat !)… que du bonheur !

jeudi 14 juin 2007

Les Fêtes Galantes

Questions pour un Champion est non seulement une des plus anciennes émissions de télévision, mais c’est aussi un jeu en ligne très instructif et distrayant. En y cherchant un peu de stimulation intellectuelle ce matin avec Claire et Fiona, nous sommes tombés sur cette question : « qui est l’auteur des Fêtes Galantes ». Tout ancien khâgneux que je suis j’avoue n’avoir pas trouvé… cela dit la question venait fort à propos. Depuis mon retour de Bali tout semble s’accélérer, et si elles ne sont pas nécessairement galantes, c’est bien de fêtes qu’il s’agit. La durée des nuits diminue à vue d’œil comme si, pour profiter au maximum de l’Asie, il fallait la vivre au minimum 20h sur 24 ! Après un week-end de désintégration (l’anti-WE d’intégration) à Tioman riche en fête et pauvre en sommeil, nous enchaînons barbecues, restos et autres boites de nuit, comme si, non contents d’avoir coché plein de pays, il nous fallait aussi remplir notre tableau de chasse de la night life singapourienne…ce soir c’était pour la seconde et dernière fois le MOS (Ministry of Sound) pour boucler une boucle qui s’était ouverte au même endroit le 6 janvier par ma première soirée à Singapour… beaucoup d’eau a été recrachée de la gueule du Merlion depuis ce temps là…A quelques jours du retour en France, on voudrait pouvoir tout vivre, tout enregistrer, tout avaler, ne rien manquer. En 6 mois on aura accumulé dix ans de souvenirs… pas moins !

lundi 4 juin 2007

Au pied levé!

En comptant que je pars vendredi matin à Pulau Tioman (oui, c’est bien la seconde fois) pour un week-end avec toute la promo, et sachant que je vais sans doute (mais les choses peuvent encore changer au dernier moment !) rester à Singapour le week-end d’après, j’aurai fait en tout et pour tout 10 voyages au départ de Singapour (Bangkok, Thaïlande, KL-Cameron Highlands, Tioman, Vietnam, Koh Phi Phi, Bali, Bornéo, Redang, Tioman).
Entre le 4 janvier au soir et le 25 juin au matin, j’aurai pris 14 fois l’avion, (entre 50 et 60h de vol) et coché 5 pays (Myanmar, les Philippines, le Laos et le Cambodge manquent à mon tableau de chasse d’Asie du Sud Est… ah oui, et j’oubliais Brunei). Si l’on ajoute à cela 5 nuits dans le bus (à raison d’une moyenne de 10 h par nuit environ)… on peut dire que j’ai fait exploser en 6 mois mon compteur voyage.
Pourtant ce virus des voyages je ne l’ai jamais eu. En France, j’aime trop mes grasses mat’, ma liberté d’aller et venir dans un environnement que je connais, de faire le week-end tout ce que je n’ai pas eu le temps de faire la semaine… Ici c’est un fait, je suis contaminé. Oui, je sais ce que vous allez me dire, à voyager non protégé… Pourtant j’avais pris mes précautions : habiter très loin de l’aéroport, ne pas s’habituer à la nourriture asiatique, éviter de faire tout vaccin et d’acheter tout médicament qui permettrait de voyager dans des zones paludéennes, …et j’en passe. Rien n’y a fait.
J’ai été puni ce week-end. Pour notre trio désormais baptisé Wild Dogs (Flore, Steven et bibi) il était inconcevable de passer un week-end prolongé à Singapour. Jeudi matin nous réservions pour le soir même les dernières places dans un bus pour Pulau Redang (île de la côte est malaise). Le lendemain midi nous y arrivions pour constater que ce qui est inconcevable pour nous l’est aussi pour des centaines de familles malaises et singapouriennes. Le surlendemain midi nous nous apprêtions à passer 6h dans une gare routière à attendre le bus du retour. Soit pour résumer : 20h de bus pour environ 20h sur une île couverte de petits bonshommes orange fluo (couleur du gilet de sauvetage qui semble faire office de seconde peau aux familles de la région) dont 4h en tout et pour tout de soleil franc ! Bilan des courses ? Un week-end original (non, pas raté !) à snorkeler avec des bibendums orange, à jouer aux cartes le meilleur lit ou la meilleure place dans le bus, à apprendre la Macarena à des malais bouillants et à essayer de réfléchir aux avantages et inconvénients de ce concept de vacances ‘au pied levé’ !

samedi 26 mai 2007

Démarrer...

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Je ne sais pas si, comme moi, vous avez déjà eu la sensation de rentrer dans un décor. Non, pas partir dans le décor comme ça m’est arrivé plusieurs fois depuis que mes instructeurs d’autoécole m’ont jugé apte à la conduite accompagnée, mais rentrer à l’intérieur d’un décor. Eh bien c’est exactement ce qui nous est arrivé le week-end dernier à Bornéo.
Mon baptême de plongée à Bali ne m’ayant pas sevré du monde aquatique et comme je n’ai pas Thalassa ici pour calmer ma soif de découvertes dans ce domaine, je suis parti avec mes deux compagnons d’aventure à l’extrême est de cette grosse île partagée entre la Malaisie, Brunei et l’Indonésie. Cap sur l’île de Sipadan, spot de plongée parmi les plus beaux du monde et accessoirement rendue célèbre en France par une prise d’otages en 2000 (vous vous rappelez, les otages de Jolo ?… et ben Jolo c’est aux Philippines, pas loin de là, et ces braves touristes c’est sur Sipadan qu’ils ont été enlevés. Je n’avais pas eu droit au tsunami à Phuket, je pouvais bien espérer une petite prise d’otages à Sipadan!)
Bref, grand plongeur devant l’éternel (à maximum 2 mètres en dessous du niveau de la mer, avec un tuba pour boire de l’eau salée par la bouche, un masque pour la boire par le nez et des palmes pour avoir une démarche élégante auprès de la faune sous-marine et risquer le ridicule à chaque barreau de l’échelle qui remonte au bateau, mais aussi pour permettre au soleil de laisser un bronzage de type"bermuda chaussettes remontées" sur mon verso...), j’ai dit banco !
On m’avait promis des requins, des tortues, des coraux, j’en ai vu ! Mais on ne m’avait pas parlé des palmiers recourbés sur le blanc farineux des plages de cette île quasi déserte. On ne m’avait pas dit que je ne serai plus jamais capable de m’émerveiller sur les plages de l’Atlantique ou de la côte d’Azur…Seuls sur notre île déserte (je grossis un peu le trait mais à peine : quelques militaires peuplent l’île au cas où des gens de passage emportent un ou deux touristes par mégarde), on avait l’impression d’être dans un fond d’écran Microsoft… on n'aurait pas été surpris de tomber sur un curseur ou un sablier!

samedi 19 mai 2007

La première fois

(cliquer sur la photo pour voir l'album)
Essayez donc de taper « première fois » dans Google… Les mots qui apparaissent en premier, vous l’auriez deviné, parlent moins de voyage et d’aventure que de rapports protégés, de positions, de techniques diverses et variées… on trouve même des témoignages affirmant que la première fois ne laisse pas que des bons souvenirs !
Tout juste rentré de Bali, si j’interrogeais mon Google interne avec les mots « première fois », j’obtiendrais, rassurez-vous, des résultats bien différents. Bali c’est la première fois que je traverse l’équateur (bizarement, même en me penchant par la fenêtre de l'avion, je n’ai pas réussi à voir la ligne pointillée qui partageait les deux hémisphères de mon globe terrestre quand j'étais petit), Bali c’est la première fois que je marche sur l’eau (une planche de surf aux pieds, bien sûr), Bali c’est mon baptême de scooter (400km en 4jours, 10 ans après avoir rêvé sur les F12 et les Bewizz de mes potes de quatrième qui fumaient des garrots, casque au coude à la sortie du collège), Bali c’est la première fois que je plonge dans une épave à 15m en dessous du niveau de la mer en me faisant chatouiller par les copains du commandant Cousteau (...où l’on apprend que bar, ce n’est pas seulement houblon en canette, mais aussi oxygène en bouteille !), Bali c’est mon premier petit déjeuner volcanique dans un cratère qui fume encore (un volcan s’éteint 3 êtres se réveillent à 3h30 du mat pour tenter de voir un lever de soleil !), enfin Bali c’est la première fois que le cochonnet ce n’est plus la pétanque, mais LE jeu de carte des vacances avec mes deux compagnons d’aventures Flore et Steven.

Vous l’aurez compris, cette première fois là est loin d’avoir été douloureuse, au contraire !

vendredi 11 mai 2007

Etudes à la sauce barbecue...

Quand je lis qu’on s’étrangle en France de savoir notre nouveau président en vacances sur un yacht dans la méditerranée, j’ai peur de trouver mes amis étudiants à Cergy ou en stage à la Défense au bord de l’étouffement à mon retour d’Asie. Est-ce qu’il faudra que je m’excuse d’être parti 6 mois au frais de la princesse, d’avoir validé mes cours en bronzant au bord de la piscine de ma résidence et d’avoir travaillé mon anglais avec les chauffeurs de taxi de Bangkok, les commerçants du Vietnam ou les serveurs de Bali?

Non, je pense que pour la santé mentale de mes semblables, il ne vaut mieux pas que je raconte nos soirées barbecue hebdomadaires chez tel ou telle, nos après midi squash-piscine-belotte, nos week-end Tiger-Airways… mieux vaut pour tout le monde que je ne dise pas que je suis en vacances depuis hier, que je vais faire du ski nautique cette après-midi et qu’ensuite je fais mes bagages pour une semaine à Bali… ça n’irait pas dans le sens de la réduction des injustices dans ce bas monde.

Pourtant time flies nous avait-on prévenus à la veille de notre départ pour Singapour et time flies me dis-je aujourd’hui alors que je commence à me demander comment tout va rentrer dans ma valise le mois prochain…Eh oui, sooner or later il va bien falloir songer à redescendre sur terre, heureusement il y a du bon qui m’attend aussi là bas ;-)